Un terrain inutilisable devenu un joyau riverain : la vision pour le quartier Port Lands se concrétise

Peu de projets arrivent à la hauteur des ambitions du projet de protection des terres contre les inondations du quartier Port Lands à Toronto. Ce qui était autrefois un ensemble disparate de terrains industriels pollués est en voie de devenir l’un des projets de réaménagement urbain les plus inspirants en Amérique du Nord — un endroit où protection contre les inondations, restauration écologique et liens communautaires se croisent pour donner vie à un avenir dynamique et résistant.

Dans le cadre du projet de protection des terres contre les inondations, Waterfront Toronto, des partenaires du gouvernement, des experts mondiaux en conception et EllisDon ont uni leurs forces pour réinventer 300 hectares du secteur riverain est de Toronto. À la fin du projet, plus de 400 hectares de nouvelles terres auront été créés pour la construction de logements et de parcs ainsi que pour le développement économique, transformant une zone contaminée et inondable en quartier urbain durable à usage mixte.

Ambition à l’échelle urbaine

Au cœur de cette transformation se trouve une vision, celle de protéger le secteur riverain de Toronto contre les inondations catastrophiques tout en créant un quartier de calibre mondial modelé par la nature et l’innovation.

• Protection contre les inondations: Le projet servira à créer une nouvelle vallée fluviale, une voie navigable naturalisée pouvant recevoir des eaux pluviales d’un volume équivalent au deux-tiers des chutes Niagara, protégeant ainsi les habitations, les entreprises et les infrastructures essentielles contre les inondations centennales.
• Restauration écologique: Le projet prévoit la création de zones humides, de prés et de terrains boisés afin de restaurer les habitats naturels et de soutenir la biodiversité en milieu urbain, le tout à une échelle inimaginable jusque-là en plein centre-ville.
• Bâtir les infrastructures: Ponts, services publics, routes et espaces publics : voilà les bases des nouveaux quartiers, des couloirs de verdure et des réseaux de transport multimodal.
• Ancrage communautaire et culturel: Les parcs comme le Biidaasige, qui comporte des éléments d’inspiration autochtone, favorisent le lien culturel et accueillent la communauté dans des espaces nouvellement ouverts.

Voilà un projet qui brouille la frontière entre l’art et l’ingénierie, et qui incarne la croyance selon laquelle la force et la beauté d’une ville peuvent naître d’une seule et même idée.

Concevoir l’impossible

EllisDon s’est joint très tôt au projet sur la base d’un modèle de gestion de la construction qui mettait l’accent sur la confiance et la transparence, et a collaboré directement avec Waterfront Toronto, les services de la ville, les services publics et les organismes de réglementation. Nous avons aidé à définir l’approche dès le départ, en anticipant les défis et en nous adaptant en temps réel, afin que chaque pièce du casse-tête s’emboîte dans la prochaine et permette à la ville de réussir en toute sécurité et de manière durable.

Nous avons retiré plus de 1,4 million de mètres cubes de terre pour créer vallée fluviale naturalisée avec des voies et des zones humides imitant les écosystèmes de la région. Des programmes de prévention contre l’érosion et de plantation d’espèces indigènes protègent les rives, tandis que des réseaux d’égouts pluvial et de services publics, équipés de capteurs intelligents, s’adaptent aux événements météorologiques, mineurs ou extrêmes.

Pour creuser sous la nappe phréatique du Lac Ontario, les ingénieurs ont dû construire une espèce de réservoir étanche mesurant 1,2 kilomètre ancré dans le substratum à l’aide de murs parafouilles profonds et de pieux sécants pour empêcher l’eau de s’infiltrer. Inspirée par les efforts mondiaux de protection contre les inondations, cette approche a permis de créer un espace de travail sec et stable, et constituait une mesure de protection essentielle, protégeant les travailleurs des infiltrations d’eau, des sols instables et des risques liés aux sols saturés.

Ce que le public voit — des ponts, des parcs et des rives sinueuses — n’est que la partie visible de l’iceberg. En-dessous se cache tout un réseau d’infrastructures : des périmètres d’inondation, des capteurs intelligents et des systèmes de services publics qui travaillent discrètement pour assurer sécurité et adaptabilité. Sans ce réseau caché, qui a été conçu pour répondre à tous les événements météorologiques, des précipitations quotidiennes aux tempêtes de l’ampleur d’un ouragan, il aurait été impossible de construire en toute confiance sur un terrain jadis instable en zone marécageuse et de transformer le quartier Port Lands de Toronto en secteur riverain résistant et paré pour l’avenir.

Restauration écologique : transformer les friches industrielles en atouts communautaires

Pour opérer cette transformation, les infrastructures ne suffisaient pas — il fallait guérir la terre. Notre équipe a excavé 1,4 million de mètres cubes de sols contaminés au moyen de la bioremédiation, effectuée sur place, afin de décomposer les polluants et de minimiser considérablement l’impact environnemental. Par la suite, la terre de remblai propre a été réutilisée, réduisant ainsi la quantité de déchets, la circulation des camions sur le chantier et les coûts.

Le traitement de l’eau était tout aussi rigoureux. Sur place, une station traitait l’eau souterraine afin de respecter ou de surpasser les normes les plus strictes en vigueur pour le lac Ontario, garantissant ainsi que chaque goutte qui retournait dans l’écosystème était aussi propre, voire plus propre, qu’elle ne l’était auparavant.

Connectivité et infrastructures : ponts, routes et espaces publics

La connectivité est au cœur de la vision articulée pour Port Lands, et les quatre ponts emblématiques du quartier l’illustrent bien. Les ponts, qui ont été construits pour relier Ookwemin Minising aux quartiers environnants, promeuvent la mobilité et facilitent l’accès pour les piétons, les cyclistes et les automobilistes. Non seulement sont-ils des exploits d’ingénierie, ils sont également des joyaux architecturaux qui témoignent de l’excellence dans la conception du projet.

Le magnifique pont de Cherry Street North — un pont en forme d’arche à travée unique — a été transporté par barge et installé dans l’étroit canal Keating à l’aide d’un système de plateforme tournante conçu sur mesure. Son installation a requis un travail de collaboration précis entre les ingénieurs, les transporteurs maritimes et les constructeurs. Emprunté par les tramways, les piétons et les véhicules, le pont représente l’avenir des infrastructures durables et multimodales. Ses courbes élégantes et sa structure hybride, qui conjuguent esthétique et efficacité de l’ingénierie, ont été saluées à l’échelle internationale.

Le pont est entouré de nouvelles routes, de couloirs de verdure et de places publiques pensés pour les personnes qui éliront domicile à Port Lands. En outre, les pistes cyclables intégrées, les services publics intelligents et les espaces accessibles encouragent les loisirs, les rassemblements communautaires et le contact avec la nature.

Construit pour durer : EllisDon s’attaque au terrain le plus difficile de Toronto

Le site de Port Lands posait des défis de très grande taille, dont les sols instables engorgés d’eau et les hivers très froids de Toronto. EllisDon a relevé chacun de ces défis avec soin et ingéniosité.

Pour stabiliser le sol, les équipes ont eu recours à la surcharge pour compacter et tasser la terre meuble avant le début des travaux de construction, évitant ainsi tout mouvement futur. Pendant l’hiver, elles ont travaillé dans des abris chauffés afin que le béton durcisse sécuritairement malgré les températures au-dessous de zéro.

Chaque défi était une occasion d’innover. Il en résulte une infrastructure à la fois robuste sur le plan technique et raffinée sur le plan esthétique — preuve que progrès et beauté peuvent coexister, même dans les conditions les difficiles.