JOYEUX 70e ANNIVERSAIRE!

Geoff Smith Portrait

BY Geoff Smith

POSTED ON APRIL 1, 2021

Je publie cet article le jour du poisson d’avril, le soixante-dixième anniversaire de EllisDon. Il y a des années, j’ai demandé à mon père pourquoi il avait choisi une date aussi particulière, et il m’a répondu que tout le monde a pensé qu’il plaisantait lorsqu’il voulait créer sa propre entreprise, c’est pourquoi il a choisi cette date. C’était une bonne raison, peut-être un peu cliché. Que s’est-il réellement passé au début de 1951? Les détails sont vagues, car nous avons rarement remonté dans le passé de notre famille, mais j’ai pu recueillir quelques informations en cours de route.

Au début de 1951, Don Smith était un surintendant de la construction de vingt-six ans, un exploit en soi, à London, en Ontario, où il a été transféré par La Compagnie Foundation du Canada Limitée (cette société a plus tard construit la Tour CN). DJ était un enfant de l’époque de la Grande Dépression, et son père est décédé lorsqu’il était très jeune. Sa mère, Florence, a élevé la famille en travaillant comme vendeuse au Eaton’s College, bien que je n’aie jamais entendu personne utiliser son prénom. Elle avait pris le surnom de « The Whip » (le fouet), et c’est ainsi que tout le monde l’appelait. Je ne sais pas si c’était du sarcasme ou non. Tout le monde savait que ses enfants étaient un groupe particulièrement turbulent, mais c’était la femme la plus douce que l’on puisse rencontrer. Jusqu’à sa mort à 85 ans, ses vingt-huit petits-enfants l’appelaient « GrammaWhip » (mamie fouet), comme si c’était le nom le plus normal du monde. Je m’écarte du sujet. L’asthme de Don l’a empêché d’aller à la guerre (Dieu soit loué), et il avait des tremblements dans les mains qui rendaient son écriture presque illisible. En somme, il ne s’agit pas vraiment d’un point de départ en pleine force.

Hormis la date étrange de notre inauguration, on ne sait pas exactement comment les choses se sont déroulées à nos débuts. Lors de notre quarantième anniversaire en 1991, Don et plusieurs d’entre nous se sont réunis pour une photo de célébration sur la pelouse du tout premier projet de EllisDon, l’école publique de Northdale. Il y a environ cinq ans, une dame très âgée m’a abordé lors d’une réception à Toronto et m’a demandé si j’étais le fils de Don Smith. Après avoir vérifié qu’elle n’était pas armée, j’ai confirmé ce fait et elle m’a dit : « J’ai donné à ton père son tout premier projet. » « - Vraiment? », ai-je demandé, peut-être sans réelle sincérité. « Oui. Il s’agissait d’un ajout à notre maison sur Highland Avenue. D’habitude, nous utilisions l’équipe de Hayman, mais ton père et son frère avaient l’air si gentils que nous avons pensé leur donner une chance. Ils ont fait du très bon travail. »

Highland Avenue n’était qu’à quelques pâtés de maisons de l’endroit où nous avons grandi, mais c’était complètement un autre monde en matière de prospérité économique. J’ai bavardé un moment avec la gentille dame, tout en supposant qu’elle se faisait des illusions. Quand j’ai interrogé ma mère plus tard, elle m’a dit que c’était absolument vrai. « Alors pourquoi tous ces mensonges sur Northdale? » Maman a haussé les épaules, comme s’il s’agissait d’une question peu importante.

Des décennies plus tard, nous avons réalisé un documentaire sur les débuts de l’entreprise et sur l’esprit entrepreneurial, dans l’espoir de ne pas le perdre. Le film a été produit et réalisé par la respectable Sarah Martin, vétérane de CBC et petite-fille de Don. Nous avons pu présenter le montage final en avant-première au vieux théâtre d’Eglinton, à quelques rues de l’endroit où Whip a élevé sa famille. À un moment crucial du film, l’un des grands surintendants de Don, Bob Campbell, suggère que Don était déterminé dès le départ à être le meilleur constructeur au Canada. La caméra s’arrête immédiatement sur Don qui répond : « Non, je n’ai jamais eu cette ambition ». Toute la salle, remplie de la famille de Don, de ses collègues de travail et de ses amis proches éclate de rire. C’était un moment malaisant, mais j’avais ri aussi. Pour un homme comme Don, aussi ambitieux et déterminé que possible, la réponse semblait absurde.

En y repensant aujourd’hui, je me sens mal d’avoir réagi ainsi. Le jour du poisson d’avril de 1951, une semaine après son vingt-septième anniversaire, Don Smith avait une toute nouvelle entreprise, une fille d’un an et demi et une femme enceinte, dans une ville qu’ils ne connaissaient pas vraiment. De toute évidence, il ne manquait pas de cran, mais il était probablement à moitié terrifié. Ma mère aussi, sans doute. On ne sait jamais ce que la vie nous réserve.